samedi 2 novembre 2013

Le jour où j'ai commencé à bosser à l'hôpital.

Comme beaucoup de personnes, je n'aime pas l'hôpital. Je n'aime pas y être en tant que malade, ni en tant que personne proche d'un patient. L'hôpital pour moi reflète la maladie et la mort. Même la maternité ne me donne pas envie. Je trouve qu'il y règne une ambiance morbide et surmédicalisée. 
Pourtant, le fait de travailler tous les jours à l'hôpital ne me dérange pas du tout, et au contraire, je me trouve blindée face aux situations les plus horribles. Et oui, quand on bosse à l'hôpital, on croise tous les jours des malades et leurs familles, des personnes affaiblies, des personnes perfusées, des personnes à qui il ne reste plus un soupçon d'intimité quand on passe dans les couloirs et qu'on passe devant leurs chambres grandes ouvertes quand eux aussi ont leur chemise d'hôpital grande ouverte. Il nous arrive même de sortir du self et de passer juste à côté du corbillard qui récupère le corps d'un ancien patient. 
L'odeur est devenue familière également, avec ce mélange de maladie, de propreté, de stérilisation ... Parfois, je me demande même si je ne rentre pas à la maison avec cette odeur sur moi. 
L'hôpital, c'est aussi un véritable labyrinthe, dans lequel je me perdrais en tant que visieur, mais que je prends le temps de parcourir, tranquillement, pour aller voir un patient dans sa chambre. 
Bien sûr, il reste encore des côtés obscurs de la force ... comme les grands professeurs, qui se déplacent plus vite que leurs ombres afin qu'on ne les retrouve pas, ou qui se cachent au fond d'une réserve abandonnée pour ne pas être assaillis de demandes de la part de tout le personnel hospitalier. Il y a aussi la magie des internes, qui à chaque renouvellement, te regarde avec leurs yeux de merlans frits, à se demander s'ils ont vraiment autant d'années d'études qu'ils le prétendent, et qui viennent pleurer dans ta blouse quand tu leur demandes de remplir une demande préalable de transport, qui est une prescription médicale, ou mieux, une demande de 100%, qui nécessite là, un protocole médical. Tu as beau leur répondre que tu ne peux pas le remplir à leur place car tu n'es pas médecin, ou du moins tu n'as pas la paye qui va avec, ils arrivent toujours à te refiler une partie à remplir pour eux ! 
Non, y'a pas à dire, j'aime la vie à l'hôpital. Croiser tous ces gens en blouse blanche, bleue, rose ou verte, ces ambulanciers, les radiologues ... Me demander, en croisant quelqu'un, dans quel service et à quel poste il bosse ... Et sourire secrétement en me disant que peut être l'autre aussi se demande dans quel service et à quel poste moi je bosse. 
La vie à l'hîpital, c'est comme vivre dans une fourmillière, avec la reine, qu'on ne voit jamais, et tous les ouvriers qui s'agitent. Certes, on ne court pas comme dans Urgences, mais parfois, on se prend des coups de speed, ou on finit bien plus tard que prévu car il y a une urgence, même si en vrai, l'urgence sociale n'existe pas vraiment ... 
Et ce qu'il y a de mieux, c'est quand la vie à l'hôpital se transforme en feuilleton quotidien, car on a appris par la secrétaire que le radiologue couche avec la petite aide soignante du 3ème, la jolie blonde, alors que lui est hideux, et que notre collègue nous informe que bidule est enceinte mais continue d'exercer jusqu'à ce qu'elle accouche, et que tu te surprends à prendre goût à toutes ces rumeurs qui illuminent ton repas du midi ! 
 
 
 

5 commentaires:

  1. Moi non plus je n'aime pas les hopitaux et l'odeur qui y règne me donne toujours la nausée, je ressors toujours avec le coeur au bord dès lèvres de cet endroit... J'ai bien ri en apercevant à la fin de ton billet une photo de la série Grey's anatomy car j'étais justement en train de penser que c'était finalement devenu ton quotidien visiblement, dans la vraie vie! Je suis cette série, je la trouve fun... Tu as trouvé ta Christina Young? C'est mon personnage préféré! MDR

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  2. c'est le probleme quand tu bosses à ton compte, plus de cancans sur et avec les collègues ;)
    bisous

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  3. Bienvenue au club des personnels soignants hospitaliers !!!
    Bisous.

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  4. Rhaaaa c'est comme dans nos séries médicales alors !!!
    Les internes couchent avec les titulaires, qui couchent avec les infirmières : oulala : que de potins croustillants !!!

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