lundi 24 août 2015

Le jour où j'admire les expat's

Nous partons bientôt en vacances en Corse, destination de prédilection pour nous, car le beau-père de Charmante Compagnie est corse. Nous avons pour projet avec mes beaux-parents, de chercher un terrain là bas pour y bâtir, à terme, une petite construction de vacances. 
Si j'écoutais Charmante Compagnie, on partirait vivre en Corse dès que l'occasion se présenterait. Seulement, je mets un veto sur cette envie, car moi, partir aussi loin, ça ne m'emballe pas trop. 
Tu me diras, la Corse, c'est pas le bout du monde, c'est même la France. Oui, mais y'a quand même un bout de mer à traverser. Et toute la France à traverser avant ça aussi. Je ne peux pas m'imaginer vivre aussi loin de ma famille et belle-famille. J'ai beau habiter à 5h de route de chez mes parents, c'est pas pareil. Si demain j'ai besoin d'eux, ils peuvent être rapidement là, et sans trop se ruiner. Quant à mes beaux-parents, j'apprécie vraiment d'habiter à un quart d'heure de chez eux. C'est tellement pratique et rassurant. Alors m'imaginer nous installer en Corse, ce n'est pas possible. Me dire qu'à chaque fois que nos familles ou nos amis viendront nous voir, il faudra qu'il y ait des dépenses d'argent importantes (avion ou bateau, ça fait mine de rien un coût), de la perte de temps notamment s'ils viennent en voiture avec la traversée en bateau ... Et puis, c'est bien connu, en Corse, on y va pour les beaux jours, alors on recevrait non stop de mai à septembre, et après, ce serait le calme plat pendant la grisaille de l'hiver. Et puis, il m'est difficile vraiment de me voir aussi loin de nos amis, même si on s'en ferait forcément de nouveaux là-bas, la perspective d'en quitter ne me plait pas. Alors, en rigolant, mais tout en étant sérieuse malgré tout, quand Charmante Compagnie remet sur le tapis son projet de s'installer en Corse, je lui réponds en riant qu'on partira "quand mes parents seront morts". 
Et pourtant, j'en rêverais de vivre en Corse. Tout comme je rêverais de vivre ailleurs. Canada. Etats-Unis. Allemagne. Quand je suis les aventures de copines blogueuses qui sont partis vivre loin, très loin ... Autriche, Californie ... Tout quitter ou presque en France. Tout reconstruire, de 0 ou presque. Un nouveau pays, une autre langue, une autre culture. Tout est un changement, tout est un bouleversement. Il faut une grande capacité à s'adapter. S'adapter, c'est ça qui m'effraie et qui me fait dire que je n'en serai pas capable. A moins qu'au final, ce soit surtout l'éloignement géographique de mes proches.
Quoi qu'il en soit, je les admire, ces copines expat's, et je suis de loin, avec envie et appréhension, leurs aventures dans leur nouvelle vie. 
Et puis, qui sait, peut-être qu'un jour, pour une raison ou une autre, on se lancera, on tentera l'aventure et on sera prêt à vivre cette expérience impressionnante. Découvrir une autre façon de vivre, parler une autre langue, au final, c'est vachement excitant. Et si les autres y arrivent, pourquoi pas moi ? Pourquoi pas nous ? 
Car moi, je rêve d'exercer mon métier au Québec, où le social est complètement différent de ce qui se fait ici. Car moi, je rêve de vivre dans la ville des soeurs Halliwell et de sentir à chaque coin de rue un décor familier. Car moi, je rêve que mes enfants soient bilingues, et me débrouiller en anglais ou en allemand avec autant de facilité qu'eux. Car moi, je rêve de découvrir des paysages de rêve, de traverser l'océan ou de franchir une montagne. 
Et en même temps, serais-je prête à tant de changement, à renoncer à mes repères et ma routine, à mes amis, à ma famille. Saurais-je parler une langue étrangère et la comprendre comme je maîtrise et aime ma langue maternelle ? Pourrais-je me passer des marques de mes produits favorisés, et arriverais-je à m'adapter à tant de nouveauté, moi qui redoute tant l'inconnu ? 



L'expatriation, un projet qui me fascine autant qu'il me fait peur ... et toi, tu pourrais partir vivre à l'autre bout de la terre ? 

4 commentaires:

  1. Ici on en parle.... on le fera peut etre un jour... ma ptite soeur vient de partir s installer au canada. J l envie... toute cette nouveauté ces nouvelles rencontres, tout le benefice "ouverture d esprit/tolerance/respect de l autre" que l on vit encore plus intensement quand on est ds un pays autre que le sien pesent plus lourds dans la balance que tout ce que tu evoques ds ton article, j crois...
    Bises!

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  2. J'irais bien... mais pas "pour la vie". D'ailleurs j'ai vécu 6 mois en Angleterre et un an en Louisiane. Plus on vieillit, plus ça doit être difficile à mon avis...

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  3. Eh bien moi je pense que je me sentirais plus prête maintenant que j'ai 45 ans. Moins d'appréhension, moins peur de l'adaptation... Mais de là à franchir le pas... J'ai toujours été admirative des amis qui ont su le faire et ne l'ont jamais regretté ! La vie est courte et il faudrait donc vraiment que je me bouge... En attendant je vous souhaite de très bonnes vacances.

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  4. Je ne répondrai pas à la question... elle ne me concerne plus. ;)

    Maintenant, il faut savoir que la plupart des expatriations ne dure que quelques années (4 ans en moyenne) ce qui peut apporter d'ores et déjà une bonne expérience tant personnelle que professionnelle.
    L'éloignement familial est effectivement ce qui reste le plus dur à supporter. Tu as donc raison de le redouter. Car finalement, le reste, tu t'y fais. Surtout si tu sais faire de ton expatriation l'occasion de faire du tourisme, de rencontrer la culture de ton pays d'accueil et une forme d'apprentissage linguistique. Toutefois, les outils de communication actuels peuvent rendre cet éloignement plus facile à supporter. Par ailleurs, en compensation des visites moins fréquente et/ou moins longues, il y a le plaisir de servir de pied à terre à nos familles et nos amis, pour qu'ils puissent venir visiter notre pays d'accueil.

    Personnellement, tu t'en doutes, c'est une expérience que je t'encouragerais vivement de vivre. Ne serait-ce que sur quelques années.

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