D'aussi loin que je me souvienne, mon poids a été un poids pour moi depuis mes 10 ans. Je me rappelle être partie en classe de neige, et qu'arrivée à l'infirmerie du centre de vacances, nous avons du nous peser. A l'époque déjà, j'étais très grande, puisque je faisais environ 1m67 à cet âge là. Je faisais facilement une à deux têtes de plus que mes copines. Très souvent, on me demandait même combien de fois j'avais redoublé, ce que je vivais très mal, étant en plus la première de la classe (mais ceci, ce sont des autres complexes !). Je me rappelle alors du poids annoncé par l'infirmière, et j'avais cru m'évanouir surtout en comprenant que j'étais plus "grosse" que mes copines. Je n'avais pas alors compris qu'il y avait un rapport taille/poids ... Je m'étais juste arrêtée au poids. Aux chiffres. Et ça ne m'a pas quitté, je pense.
A cela, il faut ajouter l'obsession de poids de ma mère également. Sans cesse en plein régime, elle les a tous testé. Alors certes, elle n'avait pas un corps parfait, mais elle était loin d'être grosse. Elle avait un corps de maman. D'une maman qui avait mis au monde deux beaux enfants :)
J'ai donc grandi dans cette ambiance, me trouvant trop grosse, alors que ma mère m'appelait "Misère". Car en réalité, j'étais super fine. Plus je grandissais, plus je prenais de jolies formes. Juste ce qu'il fallait. Mais moi, je me trouvais à chaque fois, trop grosse.
Le cauchemar pour moi revenait surtout à chaque spectacle de danse, quand il fallait se faire prendre les mensurations. Je m'en fichais de savoir que mes jambes faisaient 1,08m. Ce qui me stressait, c'était mon tour de taille, de poitrine, d'épaule. Une obsession. Et bien sûr, je souffrais à chaque fois de voir le costume que l'on devait porter, et qui allait révéler un petit cm² de mon ventre ou de mes cuisses. Oui, car bien sûr, j'étais pas du genre à porter des mini-jupes, mais plutôt à me camoufler sous un pull.
Le cauchemar pour moi revenait surtout à chaque spectacle de danse, quand il fallait se faire prendre les mensurations. Je m'en fichais de savoir que mes jambes faisaient 1,08m. Ce qui me stressait, c'était mon tour de taille, de poitrine, d'épaule. Une obsession. Et bien sûr, je souffrais à chaque fois de voir le costume que l'on devait porter, et qui allait révéler un petit cm² de mon ventre ou de mes cuisses. Oui, car bien sûr, j'étais pas du genre à porter des mini-jupes, mais plutôt à me camoufler sous un pull.
Avec le recul, tous les ans, quand je regardais la video de mes précédents spectacles, je me disais qu'en fait j'étais bête, à l'époque, j'étais super bien foutue ... Bref, fin de l'introduction. Tu comprendras que cette philosophie de penser m'aura poursuivi jusqu'à l'âge adulte. Jusqu'à il y a 5 ans.
Il y a 5 ans, je suis tombée malade. A 22 ans, alors que je me séparais de mon abruti d'ex de l'époque, j'apprenais dans la foulée que je faisais une grossesse molaire, que cette dernière, après le curetage pourtant réussie, se transformait en tumeur trophoblastique, et que j'allais avoir plusieurs cures de chimio. Quand la chimio a démarré, j'ai fait des complications, 3 péricardites traitées par la cortisone (et tu sais comme la cortisone ça fait gonfler, grossir et toutçatoutça), une découverte d'une maladie rare pour laquelle je suis encore à l'heure actuelle en plein déni, et j'ai également démarré ma formation d'assistante sociale.
Il y a donc eu cette prise de poids post-maladie ... Environ 5/6kg. A l'époque, je m'étais dis que c'était pas grave, qu'ils repartiraient vite, un peu comme ils étaient arrivés. Car oui, ce qui venait de changer pour moi, pour la première fois en 22 ans, c'est que manger me faisait grossir. Avant, j'avalais n'importe quoi, de gras, de sucré ou de trop salé, je l'éliminais automatique. Là, la donne avait changé, et moi je n'ai pas eu le déclic. J'ai continué à avoir ces mauvaises habitudes alimentaires de nana célibataire, qui se remettait d'une histoire compliquée, d'une maladie de merde, et qui faisait face à sa première année de formation d'assistante sociale qui ne lui laissait que peu de répit. En tout cas, pas assez à mon sens pour me faire bien à manger. Et forcément, je me rabattais toujours sur les trucs qui me paraissaient simples à préparer : pâtes, purée, pizza, cordon bleu, et le tout toujours arrosé de crème, accompagnée d'une glace, d'un beignet ou d'une Danette ... Pas équilibré du tout, on est d'accord.
Et puis, le temps a passé, j'ai conservé ses habitudes. Les +5kg ne sont jamais partis. Au contraire, d'autres sont arrivés, et en même temps, je rencontrais Charmante Compagnie, qui me trouvait belle comme j'étais. Charmante Compagnie est loin d'être un exemple en diététique. Il ne mange que le soir, n'aime pas trop les légumes, et à l'époque buvait beaucoup de sucré et mangeait énormément de bonbons. Si au fil des mois, j'ai réussi à lui faire changer certaines habitudes, je dois avouer que des fois, parfois beaucoup, je me laissais tenter : un verre, puis deux et trois d'Oasis pendant le repas. Puis juste avant de manger. Puis des bonbons au lit, devant le film. La formation d'ASS continuait. J'ai déménagé, j'étais encore plus loin de l'école. Moins de temps pour tout. J'ai même arrêté la danse. Quelle erreur. Plus de sport. Paf, les kilos eux, s'accumulent. Et la routine s'installe (je parle de la routine alimentaire).
J'ai essayé d'avoir certains déclics. Pour mon mariage notamment. Mais à chaque fois, après une perte de 6 à 8kg, je stagnais et je reprenais. Un cercle vicieux. Mais aujourd'hui, grâce à différentes personnes, dont une bonne fée, j'ai réellement le déclic, et je suis prête à briser la routine des kilos qui s'accumulent. Aujourd'hui, j'ai compris ma prise de poids. Je suis aussi en train de l'accepter et d'essayer d'accepter tous les changements que cela a et a eu sur ma vie : apparence physique, santé, mal de dos, choix des vêtements, etc. J'ai ce déclic pour enfin agir, et prendre le problème dans sa globalité, et pas juste la question du poids.
J'ai la chance d'être grande. Je ne ressemble pas à une baleine, même si moi, je le ressens comme ça. Alors, le processus de changement a démarré.
[To be Continued]
Coucou, c'est un chouette témoignage personnel. Tu ne dois en aucun cas t'en valoir, chacun fait face comme il peut aux aléas du destin : certains se mettent à fumer, à boire, à manger à outrance... Je te souhaite du courage pour la suite !
RépondreSupprimerOh la la, les problèmes de poids et les rapports à la nourriture c'est compliquéééé.
RépondreSupprimerJoli témoignage, très émouvant. Tu as vécu des moments difficiles... Mais aujourd'hui, tu vas bien, tu es assistante sociale et tu as un gentil mari qui t'aime. Pour le poids, cela devrait rentrer dans l'ordre avec un peu de motivation... Je vais justement écrire bientôt un article sur une méthode qui marche du tonnerre!!! J'ai perdu 5 kilos, gentiment, à mon rythme, sans avoir l'impression de vraiment me priver. Si ça peut t'aider... Cherche "Le secret du poids" sur le net... Il y a une appli gratuite (et absolument GENIALE) à charger sur ton smartphone. Tu peux leur demander un livre gratuit pour tester et faire de la pub sur ton blog par la suite... Bonne route!! (et bienvenue au club!) :)
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