Le jour où il est revenu du Canada

Pour quelques jours. Un peu plus de 2 semaines. Un marathon pour lui, faire le tour de notre famille recomposée ... Un jour ici, un jour là-bas, un jour ailleurs. 

Mon petit frère, immense en taille, mais petit dans mon cœur. Celui que j'ai veillé en tant que grande sœur. On s'est chamaillé, mais jamais détesté. On s'est sans doute protégé mutuellement, notamment quand nos parents ont divorcé. On habite désormais deux continents différents. 

Il a pris son envol en août 2012, et il a bien fait. Il avait besoin de changer d'air, de pays, de monde, même. J'imagine que ça n'a pas été facile pour lui malgré tout. L'expatriation, loin de sa famille, de ses amis ... y'a des moments plus ou moins cool. 

Mais cette année, je l'ai vu heureux. 

Après qu'il ait fondu en larmes dans mes bras le jour de mon mariage, c'est moi qui ait pleuré comme une madeleine le 1er janvier de cette année, quand il est parti au volant de la voiture de maman, pour rentrer chez elle et rejoindre sa petite amie. 25 ans. Il est grand maintenant. Un adulte. Il a une chérie. Il habite un pays magnifique que j'affectionne déjà, même si je ne le connais pas encore. Mais je le sens épanoui là bas. 

On a décidé d'aller le voir en 2018. Il nous a conseillé fin septembre, pour profiter de la douceur de l'automne mais surtout des magnifiques couleurs. C'est donc notre objectif voyage 2018. Avec l'espoir d'y aller à 3, avec notre futur enfant, son neveu ou sa nièce, pour qu'il puisse le/la connaître. 

En attendant, j'ai passé 2 jours avec lui. J'aurai eu la chance de finir et commencer l'année avec lui et ses fossettes. J'ai pu le serrer à nouveau contre moi, sentir son odeur, entendre sa voix - même si Skype permet ça -. J'ai pu parler avec lui, lui demander comment il va, comment il vit ... Je lui souhaite tout le bonheur du monde. Je lui souhaite d'être toujours heureux. Je ne supporte pas le savoir mal dans sa peau, triste. 

Il nous a apporté des cadeaux du Québec, une petite attention qui nous touche. Il a fait le messager, après être allé voir nos grands-parents, oncles et tantes. J'aurai aimé qu'il ne reparte pas, qu'il reste encore et encore avec nous, pour longtemps, pour toujours. Mais je sais que sa vie est là-bas maintenant. Je dois m'y faire. En écrivant ces quelques mots, j'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je pensais pourtant avoir déjà tant pleuré, dimanche, quand il est parti et que nos autres invités sont partis. Pleuré non stop pendant de longues minutes, puis garder ce goût amer et cette boule au ventre jusqu'au lendemain. Je crois que c'est pour cela que je n'arriverai jamais à quitter la France pour habiter ailleurs. J'ai trop besoin de savoir mes proches à côté de moi. Un océan nous sépare. 

Avec mon frère, on jouait à Batman et Robin dans le lit de nos parents, on s'entraînait pour Fort Boyard et il me prêtait ses Action Man pour jouer les maris de mes Barbies. Un océan, c'est trop grand. 

 

Mon ptit frère est parti, il est retourné vivre sa vie de grand, d'adulte, de futur ingénieur ... Je suis fière de lui, mais il me manque tellement au quotidien.