Le jour où Je ou Il

Je trouve que finalement, dans l'écriture d'un roman, le plus dur, ce n'est pas de trouver l'histoire, mais de trouver comment la raconter. J'oscille toujours entre deux points de vue. Le Je et le Il. C'est une torture pour moi. Je dois me concentrer, choisir la voix que le lecteur va entendre. Je pense être finalement plus à l'aise avec la troisième personne, car elle me permet de toujours plus développer. Le narrateur est omniscient, et ça me convient. Mais parfois, je me laisse surprendre à l'utilisation du Je, et c'est alors très difficile de me corriger. Je ne saurai expliquer pourquoi certains passages me viennent à la première personne. Une histoire à deux voix, est-ce possible ? 

Quoi qu'il en soit, j'ai reçu un gros coup de pouce, cet été, quand ma copine blogueuse Séverine m'a offert un livre, sous-titré comme étant un guide indispensable pour écrire. Car oui, écrire ne s'improvise pas, et les exercices de style sont utiles, les conseils sont d'or et je me plonge dans cet ouvrage avec autant d'intérêt que je me plonge dans la rédaction de ma modeste histoire. 

Maintenant, je sais qu'il me restera une étape aussi à franchir. Celle d'accepter d'être lue. Écrire sur un blog, c'est différent. Bien sûr, que c'est pour être lue, aussi, mais pas que. Écrire cette histoire, c'est laisser une trace ineffaçable de mon intimité, même en écrivant une fiction. J'ai l’impression de bien plus me mettre à nue que dans ce blog. C'est bizarre, et bizarrement descriptible. Alors je me dis que même une fois le mot FIN posé sur mon manuscrit, le plus dur, finalement, restera à venir, en acceptant qu'une personne, ou deux, ou trois, ou dix ... lisent mon livre ... et tout ce qui va avec !