samedi 31 janvier 2015

Le jour où j'aurai voulu ...

Dans la vie, je n'ai que peu de regrets. Je peux même dire que je n'en ai pas, car ma philosophie de vie exclut les regrets. Je pars du principe que ce qui doit arriver, doit arriver. Je pars du principe que si j'ai pris tel chemin à un moment donné, même s'il n'était pas le plus rapide, le plus sûr, le plus beau ... c'est que c'était le chemin à prendre pour arriver là où j'en suis.
Voilà, je suis pas ce genre de fille qui vit dans le passé, ou qui vit avec des "Et si". Ouais, ok, il m'est arrivé et il m'arrive encore de me dire "Si je m'étais couchée plus tôt, et que je m'étais réveillée plus tôt, je ne serai pas en train de galérer dans les bouchons de bon matin". Ou encore "Si j'avais fait plus attention à mon poids il y a 3 ans, je n'en serai pas là aujourd'hui". Et parfois même je me dis "Si j'avais pris le temps de faire ça dans les temps, je ne serai pas actuellement en train de galérer à le faire". Mais voilà, ce ne sont pas vraiment des regrets. Ou alors, des "regrounets". Bref, je ne suis pas du genre à avoir des remords, pour quoi que ce soit.
A l'exception d'une chose. Il y a une chose dans la vie que je regrette plus que tout. C'est ma plus grande déception. Et même, mon plus grand malheur. Je mourrai avec ce regret, et toute ma vie j'en voudrais à la terre entière de ne pas avoir pu réaliser mon rêve.
Parce que voilà, je vais te faire une confidence ... Même si je suis assistante sociale, et que cette profession me plait énormément et correspond à ma personnalité ... je n'ai jamais voulu faire de métier. Moi, mon but dans la vie ... c'était d'être chanteuse.
Quand je suis née, je crois que j'ai été programmée pour être chanteuse. Ca devait être écrit dans mes codes génétiques "tu seras chanteuse ma fille". J'ai grandi dans ma plus tendre enfance, avec ce rêve qui s'imposait à moi. Combien de fois, petite, j'ai demandé à ma maman de me filmer en train de chanter tous les chants et comptines appris à l'école ? J'en devenais même tyrannique, parce que bien sûr, j'imposais aussi d'avoir des spectateurs, et je pouvais monopoliser l'attention ainsi pendant plus d'une heure. Déjà à l'époque, mon répertoire était long.
Et puis, j'ai grandi, j'ai appris à aimer les chanteurs de mes parents ... Balavoine, Berger, Gall ... Je disais d'ailleurs au passage que mon papa était Balavoine, et ma maman France Gall. Je me sentais appartenir à la grande famille des artistes. Des auteurs-compositeurs-interprètes. J'ai appris par cœur leurs chansons, j'ai piqué les CD à mes parents et j'ai même pleuré quand j'ai appris que Ballavoine et Berger étaient tous les deux morts.
Je suis de la génération Boys Bands. J'avais pile l'âge de toutes les minettes hystériques qui hurlaient Filiiiiiip ... Alors, j'ai passé des heures entières, enfermée dans ma chambre, à me repasser en boucle les clips que j'enregistrais, à copier des cassettes à partir de CD, à organiser de faux spectacles à guichets fermés, dans ma chambre, avec pour micro une grosse lampe torche. Je m'étais même acheté des mini-jupes et des chaussures compensées pour faire comme les Spice Girls, et je remercie ma mère de n'avoir jamais cédé pour m'acheter un pantalon en cuir pour ressembler à Baby Girl ... Voilà, c'était ça, mon adolescence.
Et puis, j'ai eu envie d'écrire des chansons, d'abord en reprenant les paroles de celles déjà existantes, puis en en imaginant de nouvelles. J'ai même eu une période guitare, en auto-didacte, où j'ai appris à jouer l'intro des Jonas Brothers "SOS" et Frère Jacques, persuadée de réussir un jour à composer moi-même ma musique.
Une fois devenue grande, j'ai continué à chanter à tue-tête dans mes appartements de célibataire. Sous la douche ou le matin au réveil devant les clips de W9. Je suis tombée amoureuse de Mozart l'Opéra Rock, et je me suis lancée dans la création de dizaines de comédies musicales qui pourraient voir le jour.
Aujourd'hui, je regarde the Voice, et je me dis que c'est moi qui devrait être à leur place, car c'est moi The Voice ...
 
 
 
Mais, aujourd'hui, je ne suis pas chanteuse, et c'est mon plus grand regret. Aujourd'hui, j'en veux à mes parents de ne pas m'avoir inscrit à un cours de chant dès l'âge de deux ans ... Parce qu'ils savaient ... parce qu'ils avaient bien compris ... ils ont été les premiers au courant ... ils l'ont su tout de suite, ça ... ils n'ont eu aucun doute, et ce dès ma naissance ... Oui, aujourd'hui j'en veux à mes parents parce que ce sont eux les premiers à avoir découvert que je chantais comme une casserole !!!!

1 commentaire:

  1. Moi aussi, j'évite au maximum de cultiver les regrets, ce sont des fardeaux inutiles. Il faut savoir, parfois, faire le bilan de sa vie et reconnaitre ses erreurs, histoire de mieux comprendre où on en est, essayer d'apprendre de notre passé et - surtout - continuer à avancer !
    Ceci étant dit, mon principal et unique vrai regret, pour ma part, c'est de n'avoir pas su trouver la force de continuer mes études malgré les difficultés. Car du coup, en dehors de mon Bac, je n'ai pas de vrai diplôme, pas de vrai métier. Et ça, ça m'ennuie vraiment par moment.

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