dimanche 20 novembre 2016

Le jour où je me souviens [La danse]

Je me souviens, je me rappelle. 

J'avais 4 ans. Elle en avait 26. Elle s'appelait Marie-Laure. Elle était sportive, les cheveux longs et frisés, elle était sûre d'elle. Avec elle, j'ai appris à connaître mon corps, à le bouger en rythme et de façon harmonieuse. J'ai fait mes premiers pas chassés. J'ai dansé avec elle sur Jordy. Je dansais pour elle. Elle m'a fait passer rapidement dans le cours des grandes. J'étais impressionnée. Mais elle m'a révélée. J'ai dansé avec des filles de 2/3 ans de plus que moi. On ne voyait pas la différence, j'étais si grande. Mais au fond de moi, je tremblais de peur et je bavais d'admiration. Elle dansait enceinte. J'ai pleuré quand elle s'est arrêtée le temps de faire son bébé. 

J'avais 10 ans, quand je l'ai rencontré pour la première fois. Petite, un peu ronde, le sourire aux lèvres en permanence, elle s'appelait Géraldine. Elle me rappelait Marie-Laure. Très vite, elle m'a mise à l'aise. En plus, avec elle, on faisait du vrai Modern'Jazz et on dansait sur les Rita ! Assidue, je suis devenue une pro des isolations. J'étais la bonne élève, studieuse mais surtout qui mettait l'ambiance. C'est là-bas que mes premières vraies amitiés sont nées. J'ai fait mes premières pirouettes. Et déjà, j'ai pu admirer, en cachette, les plus grandes, mes modèles. 
Laëtitia est partie, laissant la place à Mélanie. Elle n'a pas marqué ma vie plus que ça. Elle était sympa, mais sa danse ne me ressemblait pas. Trop ... je ne sais quoi. Vanessa a pris sa place, elle était déjà plus sympa. Elle m'a appris tellement de technique. Avec elle, je me suis dépassée. Avec elle, j'ai digéré le départ de Géraldine, en milieu d'année. Quand Géraldine est partie, je me souviens, un jeudi de décembre, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Avec Vanessa, je suis passée au niveau supérieur. Un cours un peu spécial. Avant atelier claquettes-afro-contemporain-hip-hop, puis un cours de Modern' avec un peu tous les niveaux. Mais surtout, avec Elles*, mes modèles. Danser à leurs côtés, c'était quelque chose de magique à mes yeux. 
Et puis, Vanessa nous a lâché. Je l'ai détesté. Elle nous abandonnait. Mais Elle a pris sa place. Gabrielle. Elle que j'admirais entre deux cours. Elle à qui j'avais prêté un simple élastique pour mon avant-dernier spectacle. Elle qui était un peu comme la grande soeur que je n'avais pas. Ensemble, nous avons passé 3 années intenses, dans tous les sens du terme. J'ai énormément progressé. Je ne vivais que pour la danse, il n'y avait que ça qui comptait. Je ne comptais plus les cours, Modern, Street Jazz ... j'étais droguée à la danse. Il y a eu des moments de bonheur intenses, des moments très douloureux. On a beaucoup crisé, pleuré. On peut parler de souffrance. 
Souffrance qui s'est arrêtée avec l'arrivée d'une petite bulle d'oxygène, Sonia. Pleine de pep's, de sourire et de gentillesse, je me suis à nouveau lancée à fond dans l'apprentissage. Avec elle, j'oubliais les derniers mois difficiles et me donnais à fond. 5 cours par semaine, plus de 7h de danse. Volontaire, tout le temps, partout. Elle m'a charmée. Son style me parle, il est reconnaissable, encore 10 ans après son arrivée dans ma vie. Elle berce ma vie. Je continue de me nourrir de ses chorégraphies, de ses spectacles, tous mis en scène avec tant de professionnalisme et d'originalité. Pour elle, je suis prête à faire un Lyon-Paris dès que possible pour aider sur un spectacle. Et puis, elle a fait revenir Gabrielle. Elle n'était plus la prof. Elle est redevenue élève. Elle allait mieux, ses vieux démons, je l'espère, au placard. Je l'ai redécouvert et j'ai retrouvé une amie. 
Les années ont passé. Je ne danse plus. Je n'ai plus jamais retrouvé ces sensations de bien être. Pourtant, il y a eu deux-trois autres tentatives, deux-trois autres profs. Mais je crois que mon âme est liée à tout jamais à cette association, qui m'a fait grandir, mûrir, me connaître, m'affirmer. 
J'espère un jour reprendre la danse, retrouver ma souplesse, mon rythme, ma passion. Et pourquoi pas la partager avec mes enfants. Ou des amies. Parce qu'au final, la danse m'a surtout apporté mes amies. Toujours amies à ce jour, pour moi, la danse est ma seconde famille. 
Elles ont marqué ma vie. A tout jamais. Je me souviens, je me rappelle ... 



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